La Honte et le Silence

Si ces derniers mois j'ai été plutôt actif sur mon blog, je pense que je vais être un peu moins loquace dans les temps qui viennent car je vais m'attaquer à un gros morceau. Ce blog s'appelle "Le Réveil des Losers" et il est temps de s'intéresser à lui après s'être intéressé à ceux qui veulent toujours être les premiers.

Le loser est "transparent", le loser est silencieux, parce qu'en général il a honte. Honte d'être puceau, honte de ne pas être à la hauteur, honte d'être noir, honte d'avoir perdu, etc... le travail sur la honte n'est pas évident, et je pense que les personnes qui disent que ça se règle d'un coup de baguette magique sont ni plus ni moins que des charlatans (Brené Brown, du vent ?). Si j'ai pu aborder la harcèlement ou les manipulateurs sans trop me mouiller, la honte va me demander plus d'implications.

En tous les cas j'ai finit par trouver des sources qui me semblent très très intéressantes, notamment sous la plume de Thomas M Scheff : Shame, Anger and the Social Bond: A Theory of Sexual Offenders and Treatment (1997), et Working Class Emotions and Relationships, Secondary Analysis of Classic Texts by Sennett and Cobb, and Willis (~2001).

Ces source sont très intéressantes, parce que pour une fois la honte n'est pas abordée pour y trouver seulement un remède, elle n'est pas considérée comme d'emblée mauvaise et quelque chose dont il faudrait se débarrasser. TM Scheff va chercher dans la culture est-asiatique et Maori et plus généralement les cultures traditionnelles pour y trouver que la honte y est un concept beaucoup plus riche que dans les sociétés Occidentales. Selon TM Scheff les émotions liées à la honte (pudeur, humilité et bien d'autres) sont en fait les émotions centrales des relations humaines. En Occident les sentiments de type honte se seraient affaiblis à mesure que l'individualisme s'affirmait. Du moins ils auraient été déniés bien que constituants toujours l'émotion centrale des relations humaines, alors que dans les sociétés traditionnelles c'est resté un concept central car les jeux de relation sont d'une grande importance.